Phil Thompson, 53 ans, a tout gagné avec Liverpool entre 1973 et 1982. Ex-international, ce défenseur central a été l'adjoint de Gérard Houllier de 1998 à 2004. Désormais consultant pour Sky News, il verra pourtant le match de Dubaï, l'émirat ayant acheté ses commentaires de la finale à prix d'or.
Quelles sont les clés du match ?
Liverpool reste le challenger. Il y a moins d'étoiles dans l'équipe, moins de protection derrière, moins de talent devant. Mais Liverpool a un plus : il joue en surnombre. A douze (1)...
Un peu cliché, non ?
Non. Le plus fort moment de ma vie, ce n'est pas comme joueur que je l'ai vécu, mais comme commentateur, face au Milan AC, en 2005. Se prendre un 3-0 en quarante-cinq minutes par une équipe italienne, c'est normalement sans espoir de retour. A la mi-temps, 20 000 fans ont pourtant entonné You'll Never Walk Alone, jusqu'au retour des vestiaires : les joueurs sont rentrés les larmes aux yeux. C'est ça qui leur a donné la force, l'énergie de remonter les trois pions pour l'emporter. Alors, quand ce soir Milan foulera le gazon, les Italiens y repenseront, c'est écrit...
Mais Liverpool, ce n'est pas que la ferveur, c'est aussi un jeu, non ?
Evidemment. Un joueur exceptionnel (Gerrard), de la créativité (Alonso), de la rapidité (Finnan), de la pugnacité (Mascherano, au marquage de Kaká). Et un sens du coaching, avec Rafa Benítez, érigé en art. Liverpool a une capacité à aller vite et s'adapter. Le kick and rush est bel et bien mort. Avant, c'était simple : il était interdit de toucher plus de deux fois le ballon. Il fallait le passer le plus vite possible et