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Portrait

Mirnyi, l'anachronique qui tient bon au filet

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publié le 29 mai 2007 à 8h00

Mesdames et messieurs, voici la bête ! Max Mirnyi devrait faire son entrée aujourd'hui dans le tournoi de Roland-Garros, contre Lleyton Hewitt, et comme toujours, cela vaudra le coup d'oeil. Depuis dix ans, le grand Max est une attraction sur les courts. C'est moins le fait de sa carrure (1m95) et de sa ligne d'épaules effrayante qui lui a valu d'être affublé du stupide surnom «the Beast» (en fait, il est charmant et courtois) que parce que le Biélorusse est le dernier à penser que le tennis se joue encore au filet.

Max Mirnyi est un anachronisme têtu, un obsessionnel du service-volée, qui charge sur première comme sur seconde balle, sur dur ou sur terre, à une époque où même sur le gazon de Wimbledon, les joueurs se mettent à limer. Avec lui, le tennis cesse d'être une guerre de tranchées pour redevenir un combat rapproché : il se passe toujours quelque chose, qu'il claque une volée ou se fasse transpercer par un passing. Légitimement, il s'en honore : «Cela met de la couleur.»

Mordicus. Naturellement, Mirnyi, par son style de jeu, excelle en double. Il a remporté trente-deux titres avec divers partenaires (actuellement le vétéran suédois Jonas Bjorkman, mais il fit très longtemps équipe avec l'Indien Mahesh Bhupathi). Classé 3e joueur mondial dans la discipline, il est abonné au Top 10 depuis sept ans. Mais à la différence des autres cadors du double, Mirnyi n'a jamais sacrifié le simple. Actuel 54e mondial en simple, il n'a jamais quitté le Top 60 depuis 2000