Mardi 22, la Corrida de la Presse, absorbée dans la San Isidro, était historique avant même son résultat. Pour la première fois, deux Français étaient à l'affiche à Madrid. Castella, prévu initialement, et, remplaçant Perera, blessé, Juan Bautista, choisi pour l'excellent souvenir laissé après sa course du 12 mai. L'Espagnol Ambel Posada confirmait son alternative.
La presse espagnole du jour titrait sur la francisation de la course. Sous le titre «La Révolution française», Rosario Pérez écrivait dans ABC : «La France prend San Isidro.» Pour El País, «San Isidro parle français», et, selon Alberto Urrutia, Castella est une «grande figura» et Juan Bautista, «sur le point de devenir figura». Il expliquait que les toros du Puerto de San Lorenzo qui leur étaient opposés avaient «un rythme d'attaque harmonieux semblable à celui de la neuvième symphonie de Mahler».
La course a justifié, dans sa deuxième partie, le tam-tam ampoulé qui l'a précédé. Elle restera comme une corrida épique au début catastrophique. Les premiers toros du Puerto de San Lorenzo sont à Mahler ce que la musique d'ascenseur est à la Passion selon saint Matthieu : un effondrement. Ils chutent, sont remplacés par des remplaçants indignes. Tout change au quatrième toro, quand le déluge s'abattent sur Las Ventas. Au milieu des éclairs et du tonnerre, Juan Bautista réalise une faena sereine et profonde devant Bilbalero. Il coupe 1 oreille malgré une estoca