Dans la salle de presse du tournoi de Monte-Carlo, en avril dernier, un cri de révolte : «Quel enculé, ce García López !» Sur un court annexe, l'Espagnol vient de s'incliner face à l'Allemand Kohlschreiber après avoir raté plusieurs balles de match. Flagrant délit de journaliste emporté par sa passion supportrice ? Pire encore : le plumitif venait de voir s'envoler les 100 euros qu'il avait misés sur l'Espagnol.
Délit d'initié. C'est une tendance nette : par amusement (souvent) et goût du lucre, nombre de journalistes sportifs sont gagnés par le jeu et le pari online (illégal en France). «On suit le circuit toute l'année, on connaît forcément bien le jeu. Il y a quelques semaines, Dominik Hrbaty était complètement dans le trou mais était souvent considéré comme favori sur les sites sur la seule foi de son classement», confie ce spécialiste du tennis qui a parié plusieurs fois avec succès contre le Slovaque.Le même précise ses trois règles : «Ne jamais parier sur les matchs que je couvre [à 200 euros de mise moyenne, l'enjeu peut gâcher le spectacle]. Ne jamais miser sur Roger Federer [il n'y a rien à gagner]. Et ne jamais miser sur les doubles [trop aléatoires].» Pour le reste, il faut du nez. Tout le monde n'en a pas.
Un initié récent peste : «J'ai parié Chela contre Monfils. Ça me paraissait évident que Monfils allait se ramasser. J'ai perdu 30 euros comme un con. Le prix de deux boîtes de lait maternisé. C'est pas glorieux.»