Samedi, 23 h 30, dans les entrailles du Stade de France de Saint-Denis. Les Bleus viennent de tordre l'Ukraine (2-0), et le Marseillais Samir Nasri, dans un coin, fait acte de contrition : «Il faut que j'apporte plus, que j'améliore mon rendement offensif. Et que je prenne plus de risques avec le ballon.» A quelques mètres, Nicolas Anelka lui jette un regard. Nasri le lui rend... et baisse les yeux. Anelka : «Les jeunes arrivent, s'installent... Moi, je ne joue pas les grands frères. Je ne suis pas là pour ça. OK, certains sont plus jeunes que moi, mais je me considère comme appartenant à leur génération. J'ai leur mentalité, les mêmes centres d'intérêt.»
Amitiés sélectives. Mieux vaut entendre ça que l'inverse. Buteur lors des deux derniers matchs de compétition des Bleus (1-0 en Lituanie, 2-0 samedi), Nicolas Anelka (28 ans) marche à l'ombre. Il résume : «Je suis plus ouvert, je m'exprime mieux, j'ai mûri.» Enfin, c'est lui qui le dit. Parfois, d'ailleurs, il sort le contraire. Fin mars, lors d'un point presse : «Je n'ai pas changé, contrairement au regard que vous portez sur moi.» A tout prendre, ses interlocuteurs préfèrent entendre ses regrets. Ça ne mange pas de pain et ça permet de tartiner sur l'assagissement du fils prodigue. Le natif de Versailles n'a jamais été la terreur irrespectueuse que certains voulaient voir ; le fait que Zinédine Zidane l'ait toujours eu à la bonne (et le gaillard a des amitiés sélectives) ou que Didier Deschamps