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Libération

La guilde Michelin

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publié le 9 juin 2007 à 8h12

Clermont-Ferrand envoyée spéciale

Il n'y a qu'à traverser la rue, d'une clôture à l'autre. Impossible de se perdre. Longtemps, les relations entre Michelin et le stade de l'ASM Clermont-Auvergne se sont matérialisées par un conduit d'écoulement reliant les deux installations. Ce gros tuyau a drainé de l'argent, de l'argent d'Auvergnat, au montant secret, et des hommes bien sûr. Même si le look de la ville a changé depuis une dizaine d'années, les cadres au portable remplaçant les ouvriers et leur casquette à la Quillot (l'ancien maire de la ville), Clermont-Ferrand reste la ville Michelin, et l'équipe de rugby, qui tentera samedi soir contre le Stade français de décrocher son premier titre de champion de France, continue à porter beau le jaune et le bleu des camions de pneus qui sortent de l'usine.

Mausolée. Bar des Vignerons, à un saut de tram du stade Marcel-Michelin, en plein milieu d'un carrefour. Siège du club des supporteurs, les Vignerons de l'ASM, c'est un mausolée du sport avec tout ce qu'il faut de reliques, des maillots de rugby dédicacés sous verre ­ celui de Tim Lane, entraîneur en 2001 ­ le trio jaune-pois-vert du Tour de France, avec la spéciale dédicace de Richard Virenque himself à Bruno, le patron, et les crampons de Tony Marsh mis entre quatre planches. Un imposant chien noir balaie les mouches avec sa queue, et des habitués, cinq demis sur l'après-midi et un café au lait histoire de brouiller les pistes, suivent scotchés les aventures sentimentales d