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Libération

Depuis jeudi, il n'y a plus de place pour le sentiment

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publié le 16 juin 2007 à 8h20

«Dégoûté, écoeuré...» (Pascal Papé), «Escroquerie, dégoûté...» (Laurent Emmanuelli), «Déception...» (Dimitri Yachvili), «Cruellement déçu...» (Thomas Castaignède) : les réactions n'ont pas manqué au lendemain de l'annonce, par Bernard Laporte et Jo Maso, respectivement entraîneur et manager général de l'équipe de France, de la liste officielle des trente joueurs sélectionnés pour disputer la prochaine Coupe du monde (coup d'envoi le 7 septembre à Saint-Denis). Surtout, bien sûr, du côté de ceux qui n'ont pas eu l'heur d'être retenus. Mais c'est là un phénomène propre à chaque préparation d'une confrontation sportive mondiale, tous genres confondus. Car, à chaque fois, on n'en finit pas de comptabiliser les désillusions.

Pourtant, pour en revenir à la Rugby World Cup 2007, aucun des trente noms énoncés, jeudi midi, par Jo Maso devant radios, presse écrite et caméras de télévision, ne souffre la moindre contestation. Pas d'affaire Berbizier comme en 1995, ni de scandale Sadourny-Benetton-Galthié comme en 1999, ni même de crève-coeur à la Vincent Clerc comme en 2003. Ce qui est choquant par contre, c'est le cynisme verbal déployé par le staff pour justifier ses choix. Pour avoir été victime des persécutions de la Fédération ferrassienne à l'époque où il était joueur, Jo Maso devrait mesurer pourtant les effets néfastes de la langue de bois. Même s'il n'eut pas trop lui-même à en subir les conséquences, puisque ses multiples non-sélections furent ainsi