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Libération

La basque attitude de l'Athletic Bilbao

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publié le 21 juin 2007 à 8h26

Dimanche 17 juin, la dernière journée du championnat d'Espagne a offert aux amateurs de suspense un finale époustouflant avant de sacrer le Real Madrid pour la trentième fois. A l'autre bout du classement, la lutte pour le maintien fut tout aussi passionnante. D'autant qu'elle a concerné une équipe dont la descente aurait entraîné la fin d'une philosophie centenaire unique en Europe.

En finissant un point devant le premier relégable, l'Athletic Bilbao vivra, en 2007-2008, sa 77e saison consécutive dans l'élite. Le club de la plus importante ville du Pays Basque fait figure de grand d'Espagne. Son palmarès le place immédiatement derrière les monstres sacrés que sont le Real Madrid et le FC Barcelone. Mais ce dont ce club est le plus fier, c'est d'avoir obtenu de tels résultats en alignant, dès 1912, uniquement des joueurs nés ou formés au Pays Basque. Cette philosophie s'appuie sur la volonté constante du club d'être en lien avec son environnement social, y compris par-delà le clivage nationaliste qui traverse la société basque. C'est aussi une façon d'éviter certains travers du foot moderne : hypertrophie des montants de transfert, naturalisations de complaisance, faux passeports, etc.

Handicap. Mais, dans le très relevé championnat d'Espagne, ce choix pose d'inextricables problèmes sportifs. Au lendemain de la fin du championnat, l'entraîneur bilbaino José Manuel Esnal affirmait : «La politique du club nous met en infériorité manifeste par rapport à no