Le 29 mai à Madrid, d'un coup, le petit - 1,68 m -Rafaelillo, 28 ans, celui dont un aficionado de Murcie disait qu'il était «oublié comme un mégot» est devenu grand. Comme les hosannas de la presse du lendemain. «A présent, il faudra le traiter comme un senor torero», écrivait l'un. Un autre lui conseillait de changer de surnom : trop diminutif. Un troisième le décrivait «petit de corps» et vantait son «très grand coeur torero» et El Pais l'a vu «énorme». L'ABC cadastrait sa rédemption entre l'avant et l'après 29 mai : «Depuis l'enfer, Rafaelillo tape aux portes du paradis.» Cependant avant d'espérer fouler l'éden des contrats qui tombent comme les chapeaux sur la piste Rafael Rubio «Rafaelillo» a, ce jour-là, traversé la géhenne. Soit Carafea, alias «Sale Gueule» et Botero II, 603 et 612 kilos, deux toros monstrueux, armés jusqu'au ciel, mansos sans rémission, sauvages, lucifériens, deux sacs d'embrouilles de Dolorès Aguirre, très riche et distinguée ganadera qui semble vouloir élever des toros infects. Rafaelillo : «Mon premier me regardait toujours, savait toujours où j'étais. Il était très attentif à tous mes gestes, très défensif et cherchant à m'avoir. On ne pouvait en tirer une seule bonne passe. Mais j'étais à Madrid et il fallait montrer que je ne me dégonflais pas.» Le second ? «Une machine typique de Dolorès Aguirre. Très manso, très souple, très violent, inconstant, jamais défini, apprenant très ra
Rafaelillo revenu de l'enfer
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par Jacques DURAND
publié le 5 juillet 2007 à 8h41
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