Gand
envoyé spécial
Faut plus s'étonner de rien sur les routes du Tour, le temps est détraqué et l'automne tombe en juillet. Par-dessus le marché il convient de se méfier des résultats cotés à l'avance à la Bourse des arrivées. Comment çà ? Le Belge Tom Boonen est connu pour sa force à déraciner un acacia d'un seul coup de pédale. On ne compte plus les vélos qu'il a brisés. Hier à Gand, à 200 mètres de la ligne ils ne sont plus que deux à la lutte: lui et son coéquipier de la Quick Step Gert Steegmans. Zabel, Mc Ewen et Pozzato (3e) ont abdiqué. Avec sa puissance de remorqueur, la victoire doit inévitablement revenir à Boonen qui ignore que derrière le peloton a chuté. Ben non, car Steegmans, qui a remarquablement fait son boulot en lançant Boonen dans cette arrivée légèrement en montée, ne coupe pas son effort et l'emporte à la surprise générale face à son leader, d'une roue.
Serviteur. Le vélo est un sport régi par des lois qui remontent à Abraham, notre père à tous. D'abord on ne passe pas devant son leader. Non, on lui tient la porte. Et si jamais elle grince on la graissera sur le champ à l'huile de machine à coudre pour l'empêcher de couiner. Autre commandement : on ne se sert jamais en premier de riz au lait. S'il en reste on peut, à la rigueur, lever le doigt, filer dans sa chambre et finir le ramequin. Parfois les serviteurs crachent dans la soupe, mais c'est assez rare. Un serviteur dîne à l'office avec les gens de maison. Premier levé ; dernier couché.