Faut-il «parler ubu» pour comprendre quelque chose au Tour? Des performances de «surmâles» aux commentaires de «merdre» que seule la pataphysique d'Alfred Jarry peut expliquer ? La pataphysique, rappelons-le, est la science des solutions imaginaires. Elle étudie les exceptions et explique les univers parallèles au nôtre. A moins que le Tour, justement, ne soit le reflet du nôtre, un univers où tout est ramené au «TPMG», le Tout Pour MA Gueule. Par exemple, «on ne fait individuellement que ce pour quoi on a intérêt». Cet apophtegme nous aide à résoudre une énigme d'ontologie cycliste. Comment font trois coureurs qui «se sucent la roue» comme on dit, pour chacun affirmer : «devant moi roulait un coureur, derrière moi un autre» ? Réponse: deux mentent, car ils ont intérêt à le faire. Tout comme ceux qui les écoutent ont intérêt à ne pas les contredire. Il faut les comprendre.
Quel est l'intérêt majeur du coureur, des 4 000 suiveurs, des sponsors et des spectateurs ? Ils pensent de la même manière qu'ils ont voté aux élections, en fonction de leur dividende et corporatisme. Pédaler et vivre pour soi, exploiter le Tour. Profiter. En effet, quel serait l'intérêt de Laurent Jalabert de «parler» de la raison pour laquelle il est sur une moto de la télévision publique après avoir été le numéro 1 mondial des plus belles années, dites «années EPO» ? Quel serait celui du sans-grade qui veut moins se «charger» et qui subit le dopage passif en suant derrière les «chaudières»? Maugré