Tignes
envoyé spécial
Quelle vie mystérieuse mènent donc les 172 coureurs du Tour lors de la journée de repos ? Se font-ils transfuser des poches de sang frais comme autrefois pour être frais et dispos ? Voyons, le suiveur radote : toutes ces vieilles pratiques sont définitivement révolues. Rien que de vieilles lunes, puisque huit équipes ont été contrôlées et que l'inspecteur de l'UCI n'a rien noté de répréhensible. Comme si cela ne suffisait pas, que fait-on de l'irréfutable chute des moyennes du peloton ? C'est un argument fort qui accompagne le nouveau refrain entêtant de ce Tour de France sur ce fameux «renouveau».
Interrogation. Ce qui n'empêchait pas hier un grand directeur sportif à la retraite de s'interroger: «C'est vrai que ça roule moins vite ; mais, pour autant, les coureurs français ne sont pas dans le coup !» Sauf Christophe Moreau (AG2R), qui marche sur l'eau et a attaqué à tout va dans la montée vers Tignes, lundi. Sylvain Chavanel (Cofidis) pointe à la 33e place à 10 min, tandis que le Trégorois Christophe Le Mével (Crédit Agricole), auteur avant-hier d'une belle chevauchée, occupe la 39e place, à seize minutes de Rasmussen.
Un vrai Pancho Villa ce Moreau. Il vide des boîtes de cartouches et tire sur tout ce qui bouge. Le soir, avant de s'endormir, il feuillette le catalogue Manufrance et rêve à de nouvelles armes de chasse et à des kilomètres de mèches lentes. On l'aime bien Moreau. A 36 ans, son génie n'est pas près de se tarir. Il a cert