Briançon
envoyé spécial
Hier, la dernière étape alpestre entre Val-d'Isère et Briançon (159,5 km), et ses deux cols classés hors catégorie (l'Iseran 2 770 m et le Galibier 2 645 m), fut celle de la grande résignation qui s'est lue sur le visage Alexandre Vinokourov (Astana). Le Kazakh accusait 3'23'' de retard sur la ligne. Son rêve de victoire dans le Tour semble s'être disloqué dans le Galibier : 8 minutes au général, et ce, malgré la toutepuissance des forces invisibles. Si elles ont abandonné le pauvre Vino, elles se sont posées avec un léger battement d'ailes de papillon sur les épaules du Colombien Juan Mauricio Soler (Barloworld), vainqueur hier. Ce dernier a réussi un tour de force qui nous plonge avec délices dans la métaphysique du songe : «J'ai attaqué comme un fou, comme dans un rêve !» Le jeune loup maigre a construit sa première grande victoire professionnelle en s'échappant dans le Galibier. Il passe en revue les favoris et dépasse l'Ukrainien Popovych (Discovery Channel) qui avait escaladé seul le sommet du Tour (l'Iseran).
Soler bascule ensuite dans la descente du col du Lautaret. Le Colombien, à 15 km du but, conserve encore 1'35'' sur ses poursuivants après avoir passé le sommet avec plus de deux minutes d'avance. La longue descente rapide vers Briançon permet un regroupement dans «le groupe maillot jaune» alors que le «groupe Vinokourov» n'arrivera pas à combler ses trois minutes de retard. Soler, courbé sur sa machine, résiste au groupe Rasmus