Il est gonflé Richard Foggioni. Dans son numéro de Crocodile Dundee au Cirque Universel, installé à Pampelune, il écarte les mâchoires d'un caïman géant et fourre sa tête dedans. Mardi à Pampelune, Talavante aussi s'est mis, volontairement, dans la gueule du loup. Le loup Cebada Gago. On sait que, pour leur sale caractère, ces toros sont boudés par les figuras. Talavante, qui est un des cracks du circuit, a donc voulu faire un coup. S'aligner à Pampelune devant ces épouvantails, comme José Tomas l'avait fait en 1996, en début de carrière.
Talavante a joué gros et en même temps, l'a jouée fine. Depuis trois ans, la politique de la maison Salvador Cebada & Son a changé. Elle veut maintenant fournir des toros «plus sociables», dixit le vieux Salvador, et rentrer dans le juteux circuit des corridas pour stars. Le señor Barrera, régisseur de la ganaderia, se frottait donc les mains avant la course : si Talavante triomphait, ce serait un bombazo, un gros truc pour l'élevage de Medina Sidonia. Les figuras suivraient. Talavante, 1 oreille au toro Jugueton, malgré une estocade de traviole, n'a pas exactement triomphé. Mais les Cebada Gago, en particulier le brillant Segador, dont Juan Bautista n'a pas profité à fond, s'ils avaient gardé leurs impressionates cornes pointues, avaient laissé leur fichu caractère à La Zorrera. Ils ont manifesté, sauf le second, sournois, de Lopez Chaves, et le dernier, sans race, de Talavante, un certaine politesse de moeurs dont les toreros