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Libération

Rasmussen, plus fort que les dopés d'hier

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publié le 19 juillet 2007 à 8h51

Frédéric Portoleau connaît les avions. Il est ingénieur à Airbus. Passionné de vélo, il fait des calculs incontestables et incontestés. Il dissèque toutes les performances en cyclisme depuis trente ans, au mètre près, grâce aux connaissances des temps mis par les hommes pour s'envoyer en l'air. On en déduit les puissances développées sur leur machine. Une base de données exhaustive et historique référence chaque col et athlète, chaque «grimpeur». Connaissant les effets physiologiques prodigieux des hormones sur le rendement musculaire cela permet de posséder le meilleur outil de détection indirect du dopage, de l'imposture des performances humaines qui dépassent les limites de l'acceptable : la comparaison.

Ça dérange, la comparaison. Sauf à considérer que le vélo est un sport à voile et à vapeur : le caractère irrationnel de l'avancée des coureurs est alors «expliqué» dans la vase des cerveaux de narrateurs. Ils font de l'obséquieux un art confinant à la prostitution de la dope puisque, dès lors, ils en vivent eux aussi de manière indirecte. A la sortie des Alpes, prenons deux exemples de comparaison. Notre actuel maillot jaune danois d'abord. Il a réalisé une «échappée fleuve» exceptionelle avec un cumul de trois ascensions (Méraillet, Hauterive et Tignes) en développant 400 watts de puissance en moyenne, sans faiblir, sans fatiguer. On peut ainsi comparer sa chevauchée type avec celles de Virenque qui en était en 1998 à 500 doses d'EPO de consommation selon les carnets de