Foix
envoyé spécial
Les télés allemandes ARD et ZDF ont tort de préférer Inspecteur Derrick au Tour de France : il s'y passe des choses palpitantes. Des miracles. On voit qu'on s'approche de Lourdes, c'est bien le Tour du renouveau. Il y a d'abord le cas Rasmussen, un prodige dont le Vatican va se saisir. Michael, le Danois de la Rabobank, était grimpeur. Le voilà subitement devenu rouleur, samedi, à Albi. Il finit avec les meilleurs (11e à 2 min 55 s) dans le contre-la-montre, alors que, d'habitude, il se noie dans ce genre d'exercice. Bientôt, il va marcher sur l'eau. Mais qu'il se dépêche : Rasmussen a l'âge du Christ quand il est mort. Samedi, le speaker du Tour s'émerveille : «Quand on porte le maillot de leader, on a un supplément d'âme.»
L'UCI (Union cycliste internationale) ajuste ses lorgnons. Jusqu'à quel taux le «supplément d'âme» sera-t-il autorisé ? 50 % ? Au-dessus, il faut tirer la sornette d'alarme. Et Rasmussen, alors ? Présent aussi, et il nous épate. Hier, dans la montée vers le plateau de Beille, le «Chicken», comme on l'appelle à cause de ses frêles pattes de poulet, était toujours fringant. Seul Alberto Contador (Discovery Channel), l'Espagnol à réaction, le suit et le bat à l'arrivée, pour sa première victoire d'étape.
Boulet. Rasmussen est le roi du poulailler et Contador son dauphin. L'Espagnol aussi est un miraculé : en 2004, il a subi une rupture d'anévrisme sur le tour d'Asturie. On lui a découpé le front. Il peut r