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Libération

Le Tour du bas-côté

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Ce public des bords de routes qui attend le passage de la caravane, qu’en pense-t-il, lui, du dopage ? Dégoût? Négation ? Fatalisme ? Chacun tente un compromis un drapeau à la main.
publié le 24 juillet 2007 à 8h54

Loudenvielle

envoyé spécial

Dimanche, l'ourse slovène Franska a bouffé sept brebis près de Bagnères pour son casse-croûte. Hier, le poulet danois Rasmussen (Rabobank) a dévoré 160 cyclistes, excepté Vinokourov (Astana), qui a retrouvé la pêche et gagné en solitaire à Loudenvielle sa deuxième victoire d'étape, et Contador, l'Espagnol volant (Discovery Channel), qui assure sa deuxième place. Hors course, la douane a fouillé plusieurs véhicules d'équipes (Astana, Rabobank, Discovery Channel, CSC). Voilà pour le Tour cycliste.

Mais l'autre, celui des bords de route ? Il roule toujours impec, au super, et ça nous rassure. A midi, à 350 m de la ligne d'arrivée, on attaque au pastis. On invite le voisin. Rillettes, chips, cul dans l'herbe ou sur les pliants. Mêmes les gendarmes ont l'air gentils. La vallée est belle, l'herbe est verte, les camping-cars alignés. Guy et Michèle sont venus de Beauvoisin (Gard) samedi, avec quarante-huit heures d'avance. «On a eu raison. Hier, déjà, y avait plus de place.» Depuis, ils attendent. Les histoires de dopage ? «Ça ne nous freine pas. Le Tour reste une fête populaire. Et il y a encore des pros honnêtes. C'est pour eux qu'on est là. Même s'ils ne sont pas sur le podium.»

Vache qui rit. OEufs durs, tomates, on mange sous les parapluies. C'est la France heureuse des bords de Tour, celle qui se lèche les doigts après la saucisse-frites à six euros et ça suffit à son bonheur. Ça parle espagnol, hollandais, italien, anglais.