José Luis Cantero ne chantera plus le torero Antoñete ou El Toro y la Luna. Cantero, ancien jardinier, ex-taxi, est décédé en juin. Il était connu comme chanteur populaire sous le nom d'El Fary en raison de son culte pour un autre fameux chanteur, le gitan Rafael Farina, natif de Salamanque. Farina chantait les toreros de sa terre, El Viti, Robles, Niño de la Capea et la mort, en 1947, de Manolete dans «les cloches de Linares» : «Ay torito Islero/à l'attaque aveugle/pourquoi, traître/as-tu abattu la fleur/de celui qui te combattais/sans peur de mourir.» Il se chantait lui aussi : «El Viti est Sa Majesté/Farina est le roi gitan». Ses admirateurs le sortaient de scène comme un torero : sur leurs épaules. Comme les admirateurs de Miguel de Molina, «la Miguela», le porteront a hombros après un concert au Florida Park à Madrid en 1957.
Molina était homosexuel, rouge et avait du quitter l'Espagne en 1942 après avoir été insulté et frappé par des phalangistes : «En Espagne on n'a pas besoin de tapettes comme toi.» Il vantait les toros de Miura «qui maintenant n'ont peur de personne/parce qu'il est mort Espartero/celui qui les tuait le mieux». La mort des toreros, de Manolete en particulier, est une grande source d'inspiration de la copla, la chanson populaire andalouse. Juanito Valderrama se taillera lui aussi un grand succès en évoquant la tragédie de 1947. Il s'agissait en fait d'une composition écrite pour Joselito, tué à Talavera en 1920. On av