On lit dans nos chroniques à Libé depuis des années les trahisons aux lois de la physiologie et de la nature. La soi-disant impuissance des dirigeants se nourrit de surpuissance. Celle du maillot jaune Contador, miraculé de la médecine et de l'anévrisme, lui a permis de pousser sa chaise roulante dans le dernier col, l'Aubisque, une minute et vingt secondes plus vite que le triste recordman de la montée, Richard Virenque. Sastre, Mayo et Soler (surnommé «440 watts») ont également effacé des tablettes la sinistre performance de Riis et des Festina quand ils avaient lâché Indurain dans le Tour 96. Celui de la curée, où certains affichaient des hématocrites à 60 %. Avec 20 watts de mieux sous la semelle.
Inhumaine. Sur le premier col du Tour 2007, la Colombière, 26 coureurs étaient diagnostiqués «hors limite» en terme de «watts étalons» (calculés pour un athlète de 70 kg). Ces données mathématiques et physiques comparent précisément, dans le temps, la force et la cadence de pédalage de la tricherie et du mensonge. Tout expert du vélo sait qu'au-dessus de 410 watts, dans certaines circonstances, la respiration est inhumaine et que les muscles sont nourris de produits médicamenteux incroyablement efficaces.
Contador, au plateau de Beille, a développé 433 watts de moyenne. Mieux que les honnis Basso et Armstrong au même endroit, trois ans avant. Avec la longue quinzième étape de montagne censée épuiser les organismes après plus de cinq heures d'effort, il a réussi d'in