Sous la minute ! Hier, au large de Brest, la 2e étape de la Solitaire-le Figaro reliant Crosshaven (Irlande) à la métropole finistérienne a connu un dénouement invraisemblable, quoiqu'en rapport avec le dessin d'une étape de 344 miles pensée comme une régate.
Michel Desjoyeaux, sur Foncia, vainqueur avec 50 secondes d'avance sur Frédéric Duthil (Distinxion), en avait même oublié sa légendaire réserve. «Ça fait quand même du bien quand ça s'arrête, parce que celle-là je suis vraiment allé la chercher. On s'est craché dans les mains, arraché jusqu'au bout. J'ai barré, réglé le spi, barré, réglé le spi. Je me suis battu du début à la fin. En tout cas, c'est la première fois que je passe deux nuits en mer sans dormir.» Il veut dire : ne serait-ce qu'une seconde.
«Pétole». Les skippeurs se sont élancés lundi après-midi. Desjoyeaux a pris le meilleur départ, suivi comme son ombre par un Duthil toujours leader au général depuis sa victoire lors de la première étape. Le skippeur de Foncia raconte : «Il y a eu un passage à vide après le Fastnet, où je me suis retrouvé en pleine pétole [sans vent, ndlr] sur la gauche. Avec Fred Duthil, on s'est retrouvés arrêtés pendant une dizaine de minutes. Et tout le paquet des concurrents qui étaient passés par l'ouest est passé devant.»
On aurait aimé partager ces dix minutes avec eux : le temps suspendu, l'angoisse que l'on s'efforce de maîtriser, ce moment, que la voile est le seul sport à o