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Libération

Bleus de chauffe

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Rugby. Féroces en défense, les Français ont battu les Anglais, samedi, en amical à Twickenham.
publié le 13 août 2007 à 9h10

Angleterre-France : 15-21 (12-11).

Juste avant la victoire (21-15) obtenue samedi par les Bleus à Twickenham devant l'Angleterre en match amical, le deuxième ligne Fabien Pelous avait prévenu : «L'adversaire, ce sera l'Anglais.» Là, franchement, on a frisé le burn out. C'était too much. Sans qu'on sache pourquoi, le rugby a une capacité extraordinaire à se foutre du monde, à nous vendre une manière d'immobilisme (la perfide Albion, le terroir, tout ce cirque) et ces sacro-saintes «valeurs» censées trancher avec la vénalité de ces saligauds de footballeurs.

Or, tous les signaux expédiés par la planète ovale indiquent que ce sport fait la révolution tous les matins. Les «valeurs» : le sélectionneur, Bernard Laporte, est en poste depuis huit ans alors qu'il se traîne le pire ratio victoires/défaites face aux nations de l'hémisphère sud de toute l'histoire moderne du rugby tricolore ; le plus beau tour de passe-passe étant sa reconduction en 2003, alors que plus un joueur ne perdait son temps à écouter ce que Laporte avait à raconter. La «vérité du terrain» : le sélectionneur (encore lui) capte aujourd'hui toute l'exposition médiatique qu'il y a à prendre à la veille d'une Coupe du monde (du 7 septembre au 20 octobre) que les Bleus disputeront sur leur sol. Les joueurs peuvent toujours cavaler, descendre les attaquants adverses par paquet de dix et gagner à Twickenham, ils sont renvoyés dans les marges par la bête médiatique qui les entraîne.

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