Osaka
envoyé spécial
C'était le grand débat de la délégation française avant les championnats du monde : pour s'adapter au climat d'Osaka, pour encaisser le décalage horaire, les athlètes devaient-ils arriver une ou deux semaines avant la compétition? Au moins est-ce une chance d'avoir le choix. Après que le dernier français avait finalement posé le pied en terre japonaise, Olusoji Fasuba, roi (nigérian) du sprint africain pointait encore à l'ambassade du Japon d'Athènes, pour se faire délivrer un visa. Sans billet ni aucune assurance sur le jour de son arrivée à Osaka. Il n'est d'ailleurs arrivé que mardi dernier, quatre jours avant de s'élancer sur l'épreuve du 100 m (demain). Que Fasuba, champion d'Afrique, récent vainqueur des Jeux africains et détenteur du record d'Afrique de l'épreuve (9'85), bataille avec la paperasse à une semaine d'une telle échéance étonnera tout le monde, mais pas lui.
Course à handicap. A 23 ans, sa vie d'athlète l'a déjà accoutumé aux galères en tout genre, avec en toile de fond, l'absurde administratif et la précarité financière. Fasuba, comme d'autres athlètes africains, est la preuve qu'un championnat du monde d'athlétisme est une course à handicap : si tous s'élancent de la même ligne, certains athlètes partent de plus loin que les autres. Au départ, du côté des gènes, Fasuba n'a pas à se plaindre : il naît (en Jamaïque, mais il en est parti à quelques mois) d'une mère qui a pour cousin Don Quarrie, double médaillé olympique en 19