Trente-sept coureurs de 100 m ont inscrit leur nom sur les tablettes du record du monde que la fédération internationale ratifie depuis 1912. Un Américain de 18 ans, Donald Lippincott, couvrait alors la distance en 10,6 secondes. Quatre-vingt-quinze ans plus tard, ce temps a été amélioré de moins d'une seconde avec les 9 77 d'Asafa Powell, en juin 2005. Et l'Histoire bégaye : Justin Gatlin (suspendu depuis pour dopage) a égalé ce temps en 2006, avant que Powell ne se répète à deux reprises. En 2007, Tyson Gay a avalé la ligne droite en 9 76, non homologués à cause d'un vent trop favorable. La discipline, entre toutes, a la plus faible amélioration en termes de performance, avec moins de 10 %. Pourtant, en un siècle, le 100 m a vu le changement des pistes en herbe pour le synthétique, l'invention des starting-blocks, des chaussures à pointes, le perfectionnement des méthodes d'entraînement, la professionnalisation des athlètes, sans oublier les tricheries pharmaceutiques. Ces améliorations sont peut-être surestimées. Sur une cendrée labourée par les marcheurs du 20 km, Bob Hayes remporta les J.O. de 1964 en 10 06, un temps qui pourrait suffire à rentrer en finale, dimanche, sur la surface lisse et dure du stade Nagai.
L'avantage des starting-blocks est discutable : le champion olympique 1980 à Moscou, Allan Wells, préférait s'en passer mais fut contraint de les adopter par un nouveau règlement et ne courut guère plus vite avec que sans (10 11 contre 10 15). Pour disséquer l'év