L’image date de mercredi, sur le stade de Trnava (Slovaquie) où se produisait l’équipe de France. A la 57e minute, Patrick Vieira retire son brassard et décide unilatéralement de quitter le terrain: le staff des Bleus, pris de court, expédie à la hâte Jérémy Toulalan à l’échauffement pour suppléer le grand Pat qui, tranquille, déplie son mètre quatre-vingt-onze sur le banc pendant que le Lyonnais sprinte le long de la ligne de touche. Les joueurs font ce qu’ils veulent. L’entraîneur compose, ou il est mort. Ce n’est pas d’aujourd’hui : depuis l’adoption du contrat à temps en 1969, ils ont les moyens théoriques de leur émancipation. Le foot des années 2000 a poussé cette logique à bout.
Et Guy Roux là-dedans? Une star… pour le grand public. Les joueurs vivent dans un autre monde. Guy Roux, samedi : «Mon message aux joueurs du Racing, c’était : Gagnez beaucoup de matchs et faites-moi plaisir’’.» En fait, certains joueurs lensois ont fait savoir que les procédés du coach ne menaient nulle part. D’autant qu’à raison d’un demi-point par match (Lens est aujourd’hui 18e), aucun entraîneur de Ligue 1 n’a les moyens d’imposer sa méthode.
Cette défiance des joueurs n’est pas neuve. Elle remonte aux années auxerroises, où la méthode Guy Roux — faire répéter un même exercice à l’infini, jusqu’à faire du geste une sorte de seconde nature — a fini par heurter l’effectif. Quand Jacques Santini a remplacé Guy Roux pour la saison 2005-2006, certains joueurs icaunais (Patrice Violeau, Yann Lach