Osaka envoyé spécial Le «Maputo express» a déraillé sur la piste d’Osaka. Ça s’est passé à l’entrée de la dernière ligne droite du 800 mètres. On ne sait s’il redémarrera ni quand. Quiconque a un jour jeté un œil, même très distrait, même il y a plus de quinze ans, et est tombé sur Maria Mutola ne pouvait que se dire, en voyant les concurrentes au départ du 800 m féminin, «c’est pas possible, elle est toujours là». La Mozambicaine Maria Mutola, 35 ans en octobre, c’est une gueule et un corps qu’on n’oublie pas. Visage émacié, carré, fermé. Cou rentré dans des épaules de déménageur. En dessous, que du muscle. Rien d’autre.
Figuration. Cette gueule, ce corps et ces muscles font partie du paysage de l’athlétisme depuis 1991. C’était au Japon. Championnats du monde à Tokyo. Encore junior, elle termine quatrième du 800 m, à 5 centièmes de la médaille de bronze, en battant le record du monde de sa catégorie d’âge. Et hier soir elle était encore là au départ du 800 m. Entre-temps, elle avait participé à tous les Mondiaux pour trois titres (1993, 2001, 2003, plus sept victoires en salle), gagné la première médaille olympique du Mozambique en 1996, puis l’or à Sydney, puis à Athènes. Entre-temps, Maria Mutola était devenue peut-être la meilleure coureuse de 800 m de l’histoire. Hier soir, elle était toujours là au départ, pas franchement différente de ce qu’elle était en 1991 ; pas pour faire de la figuration. Elle était toujours là à 100 mètres de la ligne. A la bagarre pour une méda