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Libération

Hurtis, la méprise

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publié le 30 août 2007 à 9h25

Osaka

envoyé spécial

Pourquoi demandait-on à Muriel Hurtis il y a quelques jours si elle se sentait dans la peau d'une favorite du 200 m ? Parce qu'elle avait débarqué à Osaka auréolée de la quatrième perf' de la saison (22 38) en finale des championnats de France début août ? Elle-même concèdait que les conditions de vent ce jour-là expliquent en partie ce chrono. Parce qu'elle fut championne d'Europe en 2002, championne du monde en salle en 2003 et médaillée de bronze la même année aux championnats du monde à Paris ? Bon, l'Europe, ça n'est que l'Europe, surtout en sprint ; et les ­médailles de 2003 ont été obtenues sur tapis vert après déclassement de deux Américaines pour dopage.

Hurtis n'avait réalisé les minima pour les Mondiaux que le 2 juillet, et pourtant on lui demandait si elle se sentait dans la peau d'une favorite. Parce qu'on la sait pétrie de talent depuis son titre mondial junior en 1998. Et qu'on se disait que ce talent-là, façonné à ses débuts par Jacques Piasenta, puis repoli depuis deux ans par l'ex-entraîneur d'Arron et Pérec, ne pouvait pas ne rien donner.

Grossesse. C'était oublier que Hurtis sortait de deux années post-grossesse galères comme tout. Elle a d'abord perdu du poids : «L'après-grossesse a été plus dur à gérer que je l'imaginais. J'ai douté.» Piasenta : «Il lui a fallu un an pour retrouver un semblant de ­forme. Elle avait 11 kilos de trop quand elle a repris l'entraînement.» Elle a tapé des temps de cadette