Osaka
envoyé spécial
A Osaka, quatorze athlètes nés kenyans portent sur le dos la liquette d'un autre pays. Le Kenya est un pays de tradition athlétique bien connu, et d'évasion athlétique aussi. Ainsi, Bernard Lagat, médaillé d'argent kenyan aux Jeux olympiques d'Athènes en 2004 est-il devenu hier champion du monde américain du 1 500 mètres. Entre-temps, Lagat, qui vit aux Etats-Unis depuis 1996 (à Tucson, Arizona), a changé de nationalité.
Infidélité. C'est une chance que les championnats du monde ne se soient pas déroulés la semaine dernière. Il les aurait regardés à la télé. Le règlement de la Fédération internationale d'athlétisme est clair : un transfuge doit payer son infidélité patriotique par trois années d'interdiction de compétitions internationales (hors meeting), à dater de la dernière apparition sous ses anciennes couleurs.
Faisons les calculs : Bernard Lagat a couru pour le Kenya pour la dernière fois le jour de sa médaille olympique, le 24 août 2004. Il a été logiquement privé des championnats du monde d'Helsinki et n'a reçu son bon de course que le 24 août - vendredi dernier - à minuit. Soit la veille de l'ouverture des championnats du monde. Deux jours après, le champion des Etats-Unis 2006 (sur 1 500 et sur 5 000 mètres) passait enfin le maillot américain et se qualifiait durant les séries. Absolument ravi : «Il est très joli. Je crois que je vais dormir avec cette nuit. Quand je courais pour le Kenya, je me sentais très fier quand le drapeau