Premier paradoxe de cette Coupe du monde, l'Argentine sera opposée demain, à Lyon, à la Géorgie. Quatre jours seulement après son premier match au Stade de France. C'est dire en quelle estime l'International Rugby Board tient cette nation, qui vient pourtant de prouver de façon éclatante contre la France (qui, elle, aura eu droit à neuf jours de récupération avant d'affronter la Namibie) qu'elle méritait de figurer désormais parmi le gratin de l'Ovalie. Et sans doute de participer enfin à une compétition internationale majeure : Tri Nations ou Tournoi des six nations.
«Je crois que le message que l'on a passé à tout le monde est qu'on existe, explique le demi de mêlée argentin, Agustin Pichot, alors que nous ne jouons tout au plus que quatre ou cinq fois par an. Ce qui s'est passé aujourd'hui [vendredi, ndlr] va au-delà d'un simple match de rugby. C'est un événement historique pour l'Argentine. Nous ne sommes pas les meilleurs de cette Coupe du monde. Ni les plus beaux ni les plus costauds. Mais nous possédons la fierté, l'envie de défendre le maillot que nous portons. Car le rugby est un jeu qui se pratique avec beaucoup de coeur, beaucoup de solidarité. Vertus pour moi plus importantes que la seule technicité. Ce soir nous sommes fiers, mais nous allons préparer maintenant le match contre la Géorgie. Car, vous l'aurez remarqué, nous sommes la seule équipe au monde à jouer deux fois en quatre jours. C'est injuste mais c'est comme ça. De même que depuis 2003