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Libération

Arles, nouveau Mexique

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Pour son alternative, Joselito Adame a triomphé en ouverture d'une feria du Riz  éclectique et inégale.
publié le 13 septembre 2007 à 9h37

Arles

envoyé spécial

La Vierge mexicaine, la Guadalupe, a le bras long. Son pouvoir s'étend des bois de Chapultepec, Mexico, au bar du Tambourin, c'est-à-dire Arles. Vendredi, la Guadalupe organise le tirage au sort des toros. Elle choisit les deux seuls Bañuelos avec du jeu pour son compatriote, Joselito Adame. Il prend l'alternative. La patronne du Mexique en impose aussi au mistral. Il souffle fort, mais on a eu l'impression que pour les deux combats de son protégé il y allait mollo sur le Beaufort. Il faut être à la hauteur d'un tel piston, et le fils du pizzaiolo d'Aguascalientes l'a été largement.

Calme. On connaissait Adame comme un novillero sérieux, appliqué, technique, on a découvert à Arles un matador brillant et intelligent, varié à la cape, sincère aux banderilles, et qui faisait s'égosiller dans son portable le journaliste mexicain venu commenter la corrida en direct. Adame a d'abord su s'adapter parfaitement à la vigueur limitée de Magnifico, son noble premier toro, dont il a, avec beaucoup de temple et de douceur, organisé les forces déclinantes. En toréant souvent pieds joints, il l'a amené au bout d'une faena complète, tranquille et charmante. Son calme collait parfaitement à son sujet. Une oreille.

Puis la Guadalupe en a rajouté une couche en transformant le vaillant Empalagoso, excellent surtout du coté gauche, en toro mexicain. Le toro mexicain est inépuisable, lent, sans brusquerie. Là où le toro espagnol n'accepte pas plus de trois passes li