Certes, il n'y a pas encore le feu au lac, mais l'ambiance est pour le moins tendue ces jours-ci à Marcoussis. Et, contrairement aux affirmations des joyeux duettistes Bernard Laporte et Jo Maso (leitmotiv: «On a perdu à 30 plus le staff, on gagnera à 30 plus le staff») , la France ne se prépare pas à affronter la Namibie dans la sérénité. A preuve le degré de chamboulement d'une équipe que personne n'avait anticipé à ce point. A croire que le dossier Guy Môquet à peine classé, on se dirige aujourd'hui vers ce qui pourrait bien devenir une «affaire Eugène Pottier» (1). «Du passé faisons table rase» semble être le nouveau slogan imposé aux Bleus par leur encadrement.
Procès. Ainsi, dimanche soir, à Toulouse, seuls trois rescapés du désastre argentin seront-ils présents sur la pelouse du Stadium : le pilier Pieter de Villiers ( «il a besoin de compétition», affirme Laporte), le centre Damien Traille ( «pour suppléer Michalak» ), et Cédric Heymans qui retrouve son aile gauche après sa pige à l'arrière ( «mais il est toujours en concurrence à ce poste avec Clément Poitrenaud» ). Les douze autres titulaires étaient soit remplaçants la semaine dernière, soit dans les gradins à se ronger les sangs. «Cela n'a rien à voir avec une sanction, précise le sélectionneur, dans notre esprit les 30 sont au même niveau et méritent tous de jouer. Mais ceux qui ne l'ont pas fait contre l'Argentine ne comprendraient pas que l'on reconduis