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Libération

La roue tourne

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publié le 14 septembre 2007 à 9h38

C'est le premier «vrai» match de cette Coupe du monde. Pas une simple mise en bouche mal rissolée, comme un certain France-Argentine de sinistre mémoire, ni une partie de toucher comme Nouvelle-Zélande-Italie, ni même un entraînement public comme Japon-Australie. Loin de ces confrontations folkloriques, propres à régaler les sponsors, Angleterre-Afrique du Sud, sommet de la poule A, est un monument rugbystique. Le premier choc opposant deux nations ayant en commun d'avoir décroché le titre. Les Sudistes chez eux, en 1995, sous l'oeil bienveillant du président Mandela (ce qui a quand même une autre allure que les encouragements sarkozystes), après avoir sorti en demi-finale le XV de France un soir d'orage; les Nordistes il y a quatre ans à Sydney, après avoir sorti en demi-finale le XV de France un soir de pluie.

En Australie, les deux adversaires partageaient déjà la même poule qualificative (C), et l'Angleterre n'avait fait qu'une bouchée des Springboks battus 25-6, puis éliminés en quart sur un score vaguement similaire (29-9) par les Blacks.

Hostile. Seulement depuis, les choses ont changé. A peine sacrée, l'équipe d'Angleterre a senti son trône vaciller, tandis que les Boks, mis à l'index quand fut révélée leur préparation de type antiterroriste, ont retrouvé, grâce à l'efficacité de leur entraîneur Jake White (un mordu du jeu à la française), le rang qu'ils n'auraient jamais dû quitter. Conséquence, lors des deux dernières rencontres ayant opposé les deux équipes,