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Libération

«De la pub pour la Namibie»

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publié le 15 septembre 2007 à 9h40

Marseille

de notre correspondant

Ami Français, méfiance : le Namibien te guette. Et il te ressemble. Car cet être étrange qui vient du «Pays des Braves» chante dans son hymne : «Gloire aux courageux/Dont le sang irrigue notre liberté.» Ça ne te rappelle rien ? «Qu'un sang impur.», etc.

Le Namibien, cet été, se levait à 5 heures pour s'entraîner, partait travailler, revenait au stade à midi, puis à nouveau après 17 heures. Le Namibien est étudiant, médecin, pasteur, assureur, vendeur, secrétaire, inspecteur des impôts, avocat, banquier ou fermier.

La honte à l'Irlande. Rarement rugbyman pro (six sur trente), il a pris congé pour venir en France, contre une compensation (1 500 à 2 500 euros). Donc, il paye pour jouer. Le Namibien vient d'un pays très grand et très désert, autrefois partie sud-ouest de l'Afrique du Sud, indépendant depuis 1990, plus jeune que la Coupe du monde, dont il a raté les deux premières éditions. Accrocheur et joueur, le Welwitschias, comme il se surnomme, a fichu la honte à l'Irlande, dimanche, en ne perdant que 17­-32, son plus faible écart dans une Coupe du monde. Le public de Bordeaux l'a encouragé, en chantant «Allez les Bleus !». Ami Français, ça ne te rappelle rien ? Si dimanche le public toulousain remet ça, inquiète-toi : car le Namibien sera à nouveau en bleu (et toi en blanc). Le Namibien n'abdique jamais. A son hôtel de La Ciotat, il a écrit cette devise : «Si ce que tu as fait hier te paraît toujours aussi