Montpellier
de notre correspondant
Tout le monde le sait : le rugby, c'est tout un art. Montpellier, qui accueille quatre matchs du Mondial, prouve que le rugby peut être aussi de l'art. Le musée Fabre propose un retour vers les débuts de l'art moderne, en révélant son lien avec ce sport. «L'art moderne, remarque Sylvain Amic, commissaire de l'exposition, c'est aussi la représentation de ce qui est moderne. Et dans les années 1910, le rugby l'était.»
Gageure. Modestes (deux salles), l'exposition rassemble une vingtaine de pièces, essentiellement produites par deux artistes : Robert Delaunay (mort un peu par hasard à Montpellier, en 1941, d'une occlusion intestinale), et André Lhote, membre des premiers cubistes, avant de devenir un important professeur et théoricien de l'art. Une grande toile du peintre roumain contemporain Horia Damian, Joueurs de rugby, 1949, complète la présentation. Question : si au lieu d'être ovale le ballon de la compétition planétaire avait été rond, le musée Fabre (ou un autre) aurait-il organisé une expo du genre : le foot et l'art moderne ? Pas sûr. Pour une raison toute bête : le football ne produit pas autant de «tableaux» d'enchevêtrement des corps que le rugby. Or pour nos deux cubistes (Delaunay et Lhote), un type qui court tout seul avec une balle au pied, ce n'est pas suffisant. Par contre capter l'instant où une dizaine d'hommes se rencontrent sur quelques mètres carrés, avant de repartir chacun dans leur co