Michel Platini vient d'écrire, en tant que président de l'UEFA, une lettre à tous les chefs d'Etats de l'Union européenne, lettre que Libération s'est procurée. Un véritable appel au secours en vue de «protéger le football d'un mercantilisme qui l'assaille de toutes parts.»Ce n'est pas la première fois que Platini dénonce les dérives du foot business, mais d'ordinaire, les responsables des fédérations internationales (UEFA et FIFA), jalouses de leur indépendance vis-à-vis du pouvoir politique ou judiciaire, préfèrent gérer entre eux leurs petites affaires.
Nicolas Sarkozy a bien reçu sa missive. Michel Platini a-t-il frappé à la bonne porte? Sarko, supporter assidu du PSG, n'aime pas qu'on dise du mal de son sport préféré. Le juge Renaud Van Ruymbeke, en charge du dossier des transferts douteux du PSG, en sait quelque chose.
En 2000, RVR croise Sarkozy à l'occasion d'un colloque à l'Ecole nationale de la magistrature (l'anecdote est doublement racontée, par Sarkozy dans «Libre», aux éditions Robert Laffont, par RVR dans «le Juge», aux éditions Privé). Ils devisent ballon rond. Van Ruymbeke: «J'aimais le football avant qu'il n'y ait toutes ces histoires d'argent qui ont fini par tout pourrir.»
Commentaire de Sarkozy: «Sa répartie me stupéfia proprement. Une telle aversion pour les «histoires d'argent» est singulière. Un magistrat instructeur doit poursuivre et dénicher la malhonnêteté avec équité et mesure.»
Dérives du foot business: Platini en appelle à Sarkozy. A tort ?
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par RENAUD LECADRE
publié le 20 septembre 2007 à 7h00
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