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Libération
Interview

«On va rentrer dans une bulle de deux mois»

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publié le 20 septembre 2007 à 9h44

Yves Le Blévec participe sur Groupe Actual à sa troisième Transat 6,50 -Pourquoi revenir sur la Mini Transat, vous qui vous avez déjà doublé deux fois le cap Horn ?

La Mini associe depuis trente ans pros et amateurs et l'esprit demeure. Mais cela reste aussi une course dangereuse : on le sait tous. Je connais la moitié des concurrents et je vois bien qu'il y a des gens un peu intimidés. On va rentrer dans une bulle de presque deux mois. Mais déjà à l'étape de Madère, puis à l'arrivée au Brésil, la différence n'existera plus entre nous. Chacun se dira, du premier au dernier : «J'ai traversé l'Atlantique sur un bateau de 6,50 m.» C'est tout sauf une aventure anodine. Le dernier boira sa bière avec le premier avec cette sensation de totale égalité. Je sais que des gens vont m'apporter leur expérience humaine et c'est aussi pour ça que j'aime cette course.

Doit-on encore attendre sur ces bateaux des révolutions conceptuelles comme celles de l'Américain Norton Smith (les ballasts) ou de Michel Desjoyeaux (quille pendulaire) ?

La classe mini va connaître des transitions architecturales plus douces, pas forcément flagrantes, mais qui agiront sur le concept général d'un bateau : comment le rendre plus rapide. Depuis deux ans on a assisté à la mise à l'eau de cinq nouveaux bateaux qui ont un potentiel de vitesse très significatif par rapport aux bateaux mis à l'eau il y a encore trois-quatre ans. Il y a vraiment un palier franchi en terme d'exploitation maximale des contraintes d