Menu
Libération

Le Trèfle ou des nèfles

Article réservé aux abonnés
publié le 21 septembre 2007 à 9h44

Rataplan. L'heure est grave. La patrie ovale est en danger. Terminé les soutiens littéraires folkloriques à la Guy Môquet. C'est aux vraies valeurs qu'il convient de faire appel désormais : Clemenceau, Vercingétorix, Du Guesclin, Bernard Lapasset. Car, à en croire ce dernier (dont on a appris qu'il était l'initiateur du tour d'honneur indécent accompli au Stadium de Toulouse après l'étrillage de la Namibie), le XV de France s'apprête à disputer le match le plus important de son histoire. «Le plus important de l'ère du rugby professionnel français», précise le président de la fédération. Le plus «important» pour qui ? Les joueurs, ou l'encadrement ? Après tout, le rugby n'est qu'un jeu qui, une fois achevé, donne un gagnant et un perdant. Et si la France se fait étaler par l'Irlande (et se retrouve donc écartée des quarts de finale), ce ne sera rien de plus qu'une banale péripétie sportive. L'application stricte de la règle, en somme. Après tout, en football, le désastre coréen n'a pas débouché sur une révolution.

Calvaire. Hors du terrain, par contre, les enjeux sont plus difficiles à cerner. Ainsi, sur le point de postuler à la présidence de l'IRB, Bernard Lapasset aurait-il bonne mine si «sa» Coupe du monde tournait en eau de boudin pour les siens. Sans parler du calvaire futur d'un Bernard Laporte qui, à supposer qu'il conserve son strapontin au ministère de Sports, ne pourrait adresser la moindre remarque acerbe à un huissier sans se faire traiter de loser.

H