Michel Platini lance un appel au secours. Dans une lettre envoyée début septembre à l'ensemble des chefs d'Etats de l'Union européenne, le président de l'UEFA réclame leur aide en vue de «protéger le football d'un mercantilisme qui l'assaille de toutes parts». Ce n'est pas la première fois que Platini dénonce les dérives du foot business. Il a déjà osé mettre en cause la toute-puissance du G14, confrérie financière regroupant les cadors de la Ligue des champions, obsédés par la cotation en Bourse. Cette fois, Platini remonte à la racine du mal: «Une grave menace plane sur le développement du football européen, l'omniprésence de l'argent. Notre but n'est pas de nous réfugier dans un romantisme suranné et élitiste, mais l'argent n'a jamais été le but ultime du football, gagner des trophées restant l'objectif principal. L'Europe veut-elle vraiment réduire le sport à une simple et triste transaction commerciale? Laissez la glorieuse incertitude du sport prévaloir sur les certitudes moroses de l'argent.»
Transferts. C'est assez bien torché. Nicolas Sarkozy, comme ses homologues européens, a reçu sa missive platinienne (téléchargeable sur liberation. fr). Platini a-t-il frappé à la bonne porte? Sarkozy, supporter assidu du PSG, n'aime pas qu'on dise du mal de son sport préféré. Renaud Van Ruymbeke, juge d'instruction en charge du dossier des transferts douteux du PSG, peut en témoigner. En 2000, il avait croisé Sarkozy (alors simple député et avocat d'affaires)