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Libération

Au milieu des cailloux, la Géorgie de l'ovalie

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publié le 29 septembre 2007 à 9h51

Tbilissi

correspondance

Phourtio est un village perdu dans les montagnes d'Adjarie, région proche de la mer Noire dans le Sud-Ouest du pays, autrefois réputée pour son thé et ses mandarines. Ici pourtant, on est un peu trop haut pour les agrumes ; ce qui a toujours fait recette, c'est le sport. Le foot bien sûr, présent partout en Géorgie, mais avant tout la lutte. Aujourd'hui, c'est ce sport de montagnards par excellence qui a permis l'arrivée du rugby, un jeu introduit dans les années 50. C'est un Français, Jacques Haspekian, qui avait alors fondé le premier XV de l'université de Tbilissi.

Trapu. Dans la plus pure tradition caucasienne, c'est le chef du village qui a imposé le ballon ovale chez lui. Zaour Khimchiachvili, comme le reste des villageois, est un homme trapu et un peu brusque. En 2003, il a rencontré Ramaz Svanidze un entraîneur de Koutaefssi, la deuxième ville du pays, dont le club a été plusieurs fois champion d'URSS dans les années 80. Lui-même ancien joueur de lelo, un jeu proche de la soule, et qui a donné son nom à la sélection nationale, Zaour n'a pas hésité longtemps. Il a aussitôt fait venir Ramaz à Phourtio, puis décidé, avec l'assentiment des anciens, que les enfants devraient désormais abandonner le football pour le rugby. Aujourd'hui, pas moins de 70 enfants sur les 200 du village pratiquent le sport de Webb Ellis.

Précipice. Ramaz Svanidze est resté deux ans avant de partir prospecter d'autres villages de la région, laissant l'équ