En s'inclinant d'entrée contre l'Argentine, le XV de France s'est collé une sacrée pression sur les épaules, courant depuis, sans garde-fou aucun, après la qualification. Ignorant même, jusqu'à l'ultime seconde, vers quelle pelouse plus ou moins lointaine et contre quel adversaire celle-ci le conduirait en quart de finale.
«Dès le premier match, on s'est mis dans la merde, reconnaît volontiers le flanker Serge Betsen, et depuis, que ce soit contre la Namibie ou contre l'Irlande, le degré d'intensité n'a jamais baissé autour de nous. En même temps, il y a moyen de positiver en se disant que ça oblige à rester vigilant.» Or, de la vigilance, justement, il ne va pas falloir en manquer dimanche à 15 heures à Marseille, si la France veut marquer quatre essais (synonyme de point de bonus offensif indispensable) aux Géorgiens, lesquels présentent en commun avec les Argentins la particularité de connaître à fond le rugby hexagonal.
Afin d'aider les Bleus à remplir leur mission, c'est Serge Betsen qui a été désigné capitaine (pour la troisième fois de sa carrière) par le staff technique. Sans doute parce que celui-ci a jugé que le Biarrot, au vu de sa lucidité et de sa forme physique, était l'homme de la situation.
Bernard Laporte prétend que vous avez insisté pour jouer, alors qu'il songeait à vous mettre au repos.
Je préfère enchaîner les matchs afin d'emmagasiner des sensations et de parfaire mon jeu. J'ai toujours eu en moi cette crainte d'être largué ou même en retard