Voilà presque vingt ans que les coureurs d'Afrique de l'Est se sont introduits sur les macadams européens. D'Ahmed Salah, le Djiboutien lauréat de Paris-Versailles en 1996, à Joseph Maregu, vainqueur hier avec un nouveau record de l'épreuve - 46'38'' pour 16,3 km -, les bataillons kényans, éthiopiens et rwandais raflent les podiums et les primes des courses sur route. Un exercice en vogue, avec son extension des courses nature.
«Secret». Il faut dire que ces coureurs des hauts plateaux tiennent pour culturelle la capacité à dominer le monde des bipèdes. «Pourquoi les Africains sont-ils les meilleurs à la course à pieds ? C'est un secret !», taquine John N'Geny, fermier de Kapsabet. Quand il quitte le plateau d'Eldoret au Kenya, John devient l'attraction de Pamproux, dans les Deux-Sèvres. Là, hébergé chez l'habitant, il prépare, avec d'autres compatriotes, ses rendez-vous professionnels : La Rochelle, Lyon, Le Mont-Saint-Michel ou le Paris-Versailles. «Nous aimons la course, c'est peut-être ça le secret de nos succès», ajoute-t-il. Un amour de la course à pieds qui prend source dans le mode de vie des différentes tribus qui composent les peuples de l'Afrique de l'Est. «Moi je suis un Kalenji, et je peux vous assurer que la concurrence y est rude !», explique-t-il. Une concurrence nourrie d'allers et retours quotidiens entre l'école et la maison, dès le plus jeune âge. Pour encore longtemps ? «Les petits de 10 ans courent bien plus vite que nous à