Menu
Libération

Boulez bourrés en toute impunité

Article réservé aux abonnés
publié le 2 octobre 2007 à 0h27

Il est interdit de rire. La très sérieuse Agence mondiale antidopage (AMA) vient de publier sa nouvelle liste annuelle des substances inter­dites. Parmi les modifications enregistrées par rapport à 2007, nous avons dégotté celle-ci : la Confédération mondiale des sports de boules (CMSB, qui regroupe quatre fédérations) a demandé - et obtenu - que l'alcool (1) soit retiré de sa liste de produits dopants. Pour qu'on puisse pointer peinard avec un Ricard dans le nez ? Pas du tout, nous dit Romolo Rizzoli, président de la CMSB, qui évoque une «question de principe» et d' «équité».

«Stupide». A en croire le président italien, la réglementation en matière de dopage à l'alcool - qui ne concerne que quelques disciplines - marche en zigzag. «Jusqu'en 2003, il n'y avait pas de limitations pour les jeux de boules, explique-t-il . L'année suivante, on s'est retrouvés avec une interdiction et un seuil de 0,5 g d'alcool par litre de sang. Puis, en 2005, la ­limite est tombée à 0,10 g par ­litre. C'est d'autant plus stupide que, lors des 50 contrôles antidopage auxquels les joueurs de boules ont été soumis l'an passé, aucun n'a cherché à détecter l'alcool.»

Rizzoli, nom­mé en décembre 2006, trouve aussi fort de café que le seuil soit plus sévère pour les boules que pour le motonautisme (où le seuil est fixé à 0,3 g par litre). «Et puis, soyons sérieux : tu bois deux verres, tu peux conduire ta voiture, et, par contre, tu ne peux pas jouer aux boules ?