Voici donc les Bleus à cent soixante minutes du bonheur selon Bernard Laporte. Ce qui, si l'on s'en réfère à leur parcours un rien cahoteux dans cette Coupe du monde maison, est quand même inespéré. Mais, depuis qu'ils ont mis à la raison, à Cardiff, les maîtres du monde ovale empêtrés dans leur arrogance jusqu'à la panique finale, rien, logiquement, ne peut plus leur arriver. D'autant que si l'on examine attentivement les noms des trois adversaires potentiels qu'ils risquent d'être encore amenés à affronter : Angleterre (c'est sûr), Afrique du Sud ou Argentine (c'est de l'ordre du possible), on s'aperçoit que le premier, s'il les a privés de Grand Chelem durant le dernier Tournoi des six nations, a perdu ses deux tests estivaux préparatoires ; que le deuxième ne les a plus battus depuis deux ans; que le troisième a certes failli leur gâcher leur mondial d'entrée, mais qu'un tel événement ne se reproduira pas de sitôt, tous les joueurs cloîtrés depuis en pénitence à Saint-Marcoussis, l'ayant suffisamment promis, juré, craché.
Reste au XV de France un ultime adversaire à vaincre avant de soulever le trophée. Le plus sournois, le plus insidieux aussi, le plus dangereux en résumé : lui-même. La courte histoire des Coupes du monde est en effet riche en exemples de sabordages spectaculaires, grande spécificité du rugby français.
Everest. Car les Bleus ont ceci de fâcheux qu'une fois qu'ils considèrent avoir conquis leur Everest en cours de compétition, ils redescendent illic