Dans la ferme de la famille Du Randt, du côté d'Eliott, en Afrique du Sud, une fois le dîner débarrassé, le père avait l'habitude de faire asseoir ses fils autour de la table pour leur raconter de belles histoires de rugby avant le coucher. «J'étais émerveillé, se souvient Os du Randt, les histoires duraient parfois toute la nuit.» A huit ans, Jacobus Petrus touche son premier ballon. La faute au père. Vingt-sept ans plus tard, devenu Os, ses 127 kilos répartis dans 1,90 m, disputent leur troisième Coupe du monde.
L'arrivée au plus haut niveau de Du Randt lui a fait gagner une nouvelle appellation. A l'agreste Jacobus Petrus a succédé un «Os» sec, soit «le boeuf» en afrikaner. Un hommage à son cou surpuissant, comme on dit. De quoi en remettre une couenne sur le côté bovin de l'homme. «Mon amour pour le rugby est venu naturellement, le rugby représente beaucoup de choses en Afrique du Sud. Les valeurs autour de ce sport m'ont appris beaucoup dans la vie. Elles m'ont construit en tant qu'homme», explique-t-il. Et un peu amoché aussi, de par le rang qu'il tient sur le terrain. Numéro un. A l'évocation de son poste, les yeux du pilier s'arrondissent de gourmandise. Rentrer dans le lard d'autres gros, pousser, plaquer. «J'ai toujours essayé de jouer le mieux possible, mais de la manière la plus rugueuse qui soit. J'aime jouer dans la dureté, mais en respectant toujours le joueur d'en face. J'ai toujours été très dur, mais en restant dans le c