Une trahison. C'est ainsi que sont vécus aux Etats-Unis les aveux de dopage de la sprinteuse Marion Jones, par la presse sportive qui avait encensée la quintuple médaillées des JO de Sydney, en 2000, comme par ses coéquipières des relais 4 x 100 ou 4 x 400 m qui risquent de devoir, elles aussi, rendre leur médaille. Avec son sourire de gamine et sa grâce naturelle, Jones incarnait le rêve américain. Et, malgré les soupçons accumulés au fil des années, l'Amérique voulait continuer à y croire. Avec des larmes de crocodile, la sprinteuse a fini par admettre avoir pris des stéroïdes, la THG du laboratoire Balco au centre d'une retentissante affaire de dopage, entre 1999 et 2000, et avoir menti par deux fois aux enquêteurs fédéraux. Retour sur ce scandale avec John Hoberman, professeur à l'université du Texas et spécialiste du dopage, auteur en 2005 de Testosterone Dreams.
Les aveux de Marion Jones semblent être une surprise aux Etats-Unis. Pourquoi ?
Elle a nié avec tant d'aplomb pendant toutes ces années, qu'une partie du public l'a prise au mot. Mais beaucoup d'observateurs pensaient qu'elle finirait par avouer.
Pourquoi maintenant ?
Probablement parce que le procureur général l'a menacée de manière tellement convaincante qu'elle a estimé avoir intérêt à se confesser plutôt que de se retrouver dans une situation légale encore plus grave. [elle risque dix ans de prison mais pourrait ne prendre que six mois, ndlr].
Elle a été inculpée pour parjure et non pour consommat