Ils s'échauffent dans le froid, luttent contre des boucliers de mousse, aiguisent leur coup d'épaule en vue du combat de samedi. Leur match à eux aura lieu dans la banlieue londonienne et ne rassemblera pas plus d'une centaine de spectateurs. Rien à voir avec la grande finale du soir. Celle-là, piliers, talonneurs et autres joueurs du club de rugby de Hampstead dans le nord londonien, la regarderont au pub, devant quelques pintes. Raisonnables, ils avouent que l'Afrique du Sud a toutes les chances de gagner. Après tout, le XV de la Rose a encaissé 36 points contre cette même équipe, il y a peu de temps. «Ils sont bons là où nous le sommes aussi, et ils sont encore bons là où nous ne le sommes pas», soupire Thomas, attablé au pub attitré du club.
Paris. Alors à la question des paris portés sur la finale, Alfie hoche la tête : «De l'argent raisonnablement placé doit l'être sur les Springboks.» Sauf que raisonnables, ces Anglais-là ont choisi de ne pas l'être, à l'instar d'une nation encore rétive à l'idée de défaite. Après tout, il y a encore peu, les bookmakers donnaient l'Angleterre sortie avant la finale à 80 contre 1. Elle est aujourd'hui en ligne pour remporter le trophée une seconde fois. Une résurrection qui forme l'optimisme de Mark, capitaine de l'une des équipes d'Hampstead. «Si nous parvenons à être encore dans le jeu après soixante minutes, tout peut arriver. Il suffit que Wilkinson passe un drop au bon moment.»
A deux jours du match, le jeune h