Menu
Libération

Nuit blanche et noire à Johannesburg

Article réservé aux abonnés
publié le 22 octobre 2007 à 0h58

A Johannesburg, on a célébré avec une joie immense la seconde victoire de l'Afrique du Sud en Coupe du monde, douze ans après celle de 1995. Dès la veille, de nombreux habitants avaient revêtu le maillot des Boks. Pas seulement des Blancs : des Sud-Africains noirs et indiens, d'ordinaire pas fans du ballon ovale, ont aussi regardé la rencontre. Pour la première fois, un écran géant avait même été dressé à Soweto. Avant le match, Nelson Mandela est apparu à «Boktown», le village des Springboks installé par un sponsor sur une place de Johannesburg. Il a été acclamé par 3 000 fans, surtout des jeunes, qui ont suivi le match avec passion, en agitant les drapeaux et en soufflant dans des «vuvuzelas» (trompettes). A la fin, les gens se sont embrassés et se sont mis à danser. Puis il y a eu des concerts de klaxons dans toute la ville.

Ce succès va renforcer l'unité de la population : c'est la phrase qui revient sur toutes les lèvres. «Nous en avions besoin pour nous redonner confiance, confie Mohamed Sheik, 33 ans. Notre population est très diverse, mais si nous sommes unis, nous pouvons conquérir le monde !» Les Sud-Africains, qui se sentent mal aimés à cause de l'apartheid, sont avides de reconnaissance internationale. «Nous voulons montrer au reste du monde que nous existons et que nous sommes fiers de notre pays, pense Stephen Maijelo, un avocat noir. J'ai été élevé dans la haine des Blancs et aujourd'hui, je les trouve formidables ! C'est le geste de Man