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Libération

Juan Bautista par lui-même

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Le torero arlésien commente son chef-d'oeuvre du 6 octobre à Madrid.
publié le 25 octobre 2007 à 1h04

«Une faena fantastique.» C'est ainsi que le critique Barquerito, réputé pour sa mesure et sa relation phénoménologique des corridas, a qualifié le chef-d'oeuvre de Juan Bautista du 6 octobre à Madrid devant le toro Cantinillo. Un toro du Puerto de San Lorenzo propriété de Nicolas Fraile, celui qui sélectionne ses vaches pour la Semaine Sainte. Juan Bautista : «C'est un élevage qui fonctionne bien à Madrid où on aime ces grands toros avec de la carcasse.» On précisera que le torero d'Arles, alors qu'il était novillero, était sorti par la grande porte de Las Ventas grâce à deux novillos du Puerto et qu'en mai, il avait coupé 1 oreille à Bilbalero, même ganaderia, sous un déluge.

Délire. Comme la phénoménologie n'exclut pas la transcendance, le 6, Cantinillo est descendu du Col du Bénitier, au pied de la Peña de Francia, pour faire monter Juan Bautista sur un nuage dans ces arènes qui vous donnent, professionnellement, la vie, ou vous la sèchent. Des arènes qui l'impressionnent toujours autant : «Quand je sais que je dois toréer à Madrid, je le passe très mal.» Le 6, au bout du stress, quoi ? 2 oreilles, sortie par la grande porte et «avec lui le délire» selon la critique Patricia Navarro du quotidien la Razón. La raison de cette déraison ? Un état de grâce fertilisé par cette conjonction exceptionnelle qui surgit, à l'occasion, du tout-venant taurin : la rencontre entre un torero plein de lui-même pour mieux se surpasser et un toro plein de to