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Libération

En sport, uriner sur les mains n'est pas jouer

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publié le 3 novembre 2007 à 1h16

L'hygiène commande de se laver les mains après avoir uriné. La lutte antidopage préfère que les sportifs se les nettoient avant. Lors de la finale mondiale d'athlétisme, à Stuttgart (Allemagne) en septembre, les athlètes étaient priés de passer au lavabo pour un nettoyage énergique des pognes avant d'aller au pipi. La rumeur court depuis une grosse année : quelques tricheurs inventifs s'enduisent les mains de protéases, enzymes tout ce qu'il y a de plus banales qui «bouffent» les protéines. et donc les traces de produits illicites, EPO en tête. Il leur suffirait ensuite de s'uriner sur les doigts pour faire passer le produit miracle dans l'échantillon, qui en ressort comme immaculé. Depuis deux ans, plusieurs laboratoires antidopage (Montréal et Lausanne notamment) ont ainsi analysé des échantillons urinaires déconcertants, vierges de toute trace d'EPO, alors que celle-ci est naturellement présente - dans de très faibles quantités - dans l'organisme.

«Urètre». En septembre 2006, lors d'une émission sur France 3, le cycliste espagnol Jesus Manzano, dopé repenti, accrédita l'usage de techniques effaçant les traces d'EPO. Il détailla le mode d'emploi des produits, qu'il connaissait sous forme cristalline. «Après l'arrivée, si tu dois aller te présenter au contrôle, en fait, tu as un peu de temps, tu as un moment, trente minutes de liberté. Alors, tu te laves un peu les jambes ou tu te fais masser. Et puis, quand arrive le contrôle, le masseur a déjà tout préparé pour toi. En