Jamais le bassin Paul-Vatine n'a été aussi rempli. Et rarement la course au large s'est aussi bien portée. Il faut même être vigilant pour reconnaître les siens. Rien que pour cette transat en double Le Havre-Salvador de Bahia (Brésil), soixante bateaux sont au départ, répartis en quatre classes (deux pour les multicoques et deux pour les monocoques). Dans dix jours, neuf autres équipages prendront le départ de la Barcelona World Race, une course autour du monde également en double, et sans escale.
Presque simultanément, Francis Joyon et son super-trimaran Idec devraient s'élancer à l'assaut du record établi par Ellen MacArthur. Tout comme Thomas Coville sur Sodebo, un autre trimaran géant de plus de 30 mètres. Problème : comment s'y retrouver ?
«Timing». Rien que pour la Jacques Vabre, les marins s'élanceront sur deux jours et il y aura quatre classements distincts. Bref : aux abords de Madère, il risque d'y avoir du monde en mer dans une quinzaine de jours. Les marins sont conscients de ce message brouillé. Certains skippeurs craignent une banalisation des traversées et des tours du monde. Mais la mer, dit-on, est assez grande pour tous. «Peut-être n'était-ce pas le bon timing pour organiser cette nouvelle course, reconnaît Loïck Peyron (Gitana 11). Mais il faut chercher une internationalisation.» Cette profusion ne gêne pas Roland Jourdain, engagé dans la Barcelona World Race sur Veolia : «La course au large est un sport jeune. U