Un faux air de rockeur avec banane et lunettes noires, un visage taillé à la serpe éclairé par deux yeux perçants, Arnaud Boissières garde les pieds sur terre. Cet engagement dans la transat en double jusqu'à Bahia n'est qu'une préparation pour le Vendée Globe, aventure dont il rêve depuis toujours. Lorsqu'il parle de tour du monde, Arnaud sourit volontiers. Il présente son monocoque 60 pieds, siglé Akena Vérandas, comme on présente un ami pétri de qualités. et de petits défauts. Ce bateau que Jean-Philippe Chomette, coskippeur pour cette Jacques Vabre, a racheté à Armel Le Cléac'h, représente à lui seul une bonne page de l'histoire de la course au large. Car la barre de ce plan Finot de 18 mètres a vibré dans les mains de Raphaël Dinelli, Thomas Coville, Sébastien Josse et enfin d'Armel Le Cléac'h, avant de connaître celles du duo.
Super sain. Jean-Philippe est très fier de son acquisition. Un peu comme celui qui s'est offert une pièce de collection. «Ce bateau a déjà parcouru près de 150 000 milles, affirme Jean-Philippe Chomette, 40 ans, en tapotant la coque du mono comme le flanc d'un bon cheval. Deux Vendée Globe et dix Transats, rien que ça ! Et en dix ans, il n'aura connu qu'un seul démâtage [lors de la Route du Rhum en 2002, ndlr]. Aujourd'hui, c'est un bateau super sain.» Rassurant pour les deux compères qui comptent bien réussir à se mêler à la bagarre quand la météo leur permettra. C'est d'ailleurs le cas en ce début de course puisqu'hier, au p